28 août 2008

L'histoire de Melody Nelson

Serge Gainsbourg - Histoire de Melody Nelson
par Jean-Christophe Averty (1971)




L’Histoire de Melody Nelson est un album de Serge Gainsbourg de 1971, écrit en collaboration avec le compositeur et arrangeur Jean-Claude Vannier.

Mise en perspective de l'œuvre

L'Histoire de Melody Nelson est un pan à part de l'œuvre de Gainsbourg, pouvant se rapprocher musicalement de L'Homme à tête de chou son second album concept paru cinq années plus tard. Rendant hommage à la littérature et aux ouvrages de Vladimir Nabokov, Gainsbourg construit cet album autour d'un récit, et d'une femme, sa muse, Jane Birkin, qui prête succinctement son image et sa voix au personnage éponyme, ne donnant que son "nom", et n'émettant que quelques sons équivoques dans En Melody).

Histoire de Melody Nelson

L’histoire, semi-autobiographique, raconte la collision entre Serge Gainsbourg entre deux âges heurtant involontairement de sa Rolls Royce Silver Ghost 1910 26 chevaux la nymphette adolescente Melody Nelson. La séduction et une romance s'en suivent, puis, dans un parti subjectif et émotionnel, l'auteur dévoile les sentiments et les doutes du narrateur (notamment dans Ah Melody et Valse de Melody) jusqu'à la perte de la jeune fille, dont l'avion de retour s'écrase (Cargo Culte). Entre ces deux accidents : une perte de sang, tribut accordé au plaisir que Melody découvre dans les bras du narrateur (l'Hôtel Particulier).

La forme de l'œuvre

Gainsbourg abandonne globalement le chant pour une narration où son ton et l'orchestration millimétrée transcendent les textes pour y plonger l'auditeur. Les harmonies ne sont pas sans rappeler Bonnie & Clyde que Gainsbourg a composé en une nuit pour une autre de ses muses, Brigitte Bardot. La basse et la batterie, notamment sur En Melody, sont résolument funk.

Les thèmes s'enchevêtrent et se répondent, les saillies mélodiques (notamment les chœurs et les violons) sont saupoudrées au fil de l'album (discrets motifs de Melody que l'on retrouve dans l'Hôtel Particulier...). L'opus peut d'ailleurs s'écouter en boucle parfaite. Ces thèmes créent une unité de corps, et à la fois un enchaînement de surprises.

Une vidéo mettant en image l'album complet à été réalisé en 1971 par Jean-Christophe Averty. Entre long clip et film musical, on y voit Serge Gainsbourg et Jane Birkin jouant les scènes de l'album, évoluant soit sur des décors de studio, soit sur des peintures ou d'autres graphismes de style psychédélique.

Accueil et postérité

Boudé par le public à sa sortie, Melody Nelson est reconnu aujourd'hui comme un album important et influent pour d'autres musiciens. Son influence dépasse aussi largement le cadre national, avec outre le groupe français Air, David Holmes, Lenny Kravitz, Jarvis Cocker du groupe Pulp, Portishead et Beck, qui dans son album de 2002 « Sea Change » signe un titre, « Paper Tiger » des parties instrumentales de l’Histoire de Melody Nelson.

Jean-Claude Vannier joua l’album au Barbican de Londres le 21 octobre 2006 avec comme invités vocaux Jarvis Cocker, Badly Drawn Boy, Brigitte Fontaine, Mick Harvey et le chanteur principal des Super Furry Animals, Gruff Rhys. Vannier joua l’album dans son intégralité, ainsi que son album solo, L’Enfant assassin des mouches.

Titres

1. Melody
2. Ballade de Melody Nelson
3. Valse de Melody
4. Ah ! Melody
5. L'Hôtel particulier
6. En Melody
7. Cargo Culte

Sources pertinentes :

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17 mai 2005

Serge Gainsbourg - Comic Strip



Serge Gainsbourg - Comic Strip

Viens petite fille dans mon comic strip
Viens faire des bull's, viens faire des WIP !
Des CLIP ! CRAP ! des BANG ! des VLOP ! et
des ZIP !
SHEBAM ! POW ! BLOP ! WIZZ !

Je distribue les swings et les uppercuts
Ça fait VLAM ! ça fait SPLATCH ! et ça
fait CHTUCK !
Ou bien BOMP ! ou HUMPF ! parfois même PFFF !

SHEBAM ! POW ! BLOP ! WIZZ !

Viens petite fille dans mon comic strip
Viens faire des bull's, viens faire des WIP !
Des CLIP ! CRAP ! des BANG ! des VLOP ! et
des ZIP !
SHEBAM ! POW ! BLOP ! WIZZ !

Viens avec moi par dessus les buildings
Ça fait WHIN ! quand on s'envole et puis KLING !
Après quoi je fais TILT ! et ça fait BOING !

SHEBAM ! POW ! BLOP ! WIZZ !

Viens petite fille dans mon comic strip
Viens faire des bull's, viens faire des WIP !
Des CLIP ! CRAP ! des BANG ! des VLOP ! et
des ZIP !
SHEBAM ! POW ! BLOP ! WIZZ !

N'aie pas peur bébé agrippe-toi CHRACK !
Je suis là CRASH ! pour te protéger TCHLACK !

Ferme les yeux CRACK ! embrasse-moi SMACK !
SHEBAM ! POW ! BLOP ! WIZZ !
SHEBAM ! POW ! BLOP ! WIZZZZZ !

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7 mars 2004

Serge Gainsbourg et France Gall - Les sucettes



Les Sucettes est une chanson de 1966, écrite par Serge Gainsbourg pour être interprétée par France Gall, principalement connue pour avoir deux niveaux de lecture : décrivant au premier degré une fillette aimant les sucettes, il s'agit en fait de la description implicite d'une fellation.

Serge Gainsbourg l'a lui-même reprise dans l'album Jane Birkin - Serge Gainsbourg (1969).

La chanson commence par la phrase « Annie aime les sucettes, les sucettes à l'anis. » D'un bout à l'autre, le texte possède deux niveaux de lecture. Le premier, anodin, décrit une fillette aimant les sucreries. Le second est la description d'une fellation. On note en particulier le sucre d'orge qui « coule dans la gorge d'Annie » (référence à l'éjaculation) et le fait qu'elle paye ses sucettes en pennies (dont la prononciation est proche de pénis). Quant au clip, il ne montre que des sucettes de forme allongée (alors qu'il en existe également des rondes, par exemple), et on voit des femmes d'âge mûr sucer des sucettes avec des regards aguicheurs.

Ce caractère provocateur était renforcé par le fait que l'interprète, qui avait 18 ans à l'époque, en paraissait moins visuellement.

Serge Gainsbourg revendiqua ce double sens, habitué qu'il était aux chansons provocatrices (par exemple Lemon Incest). France Gall quant à elle chanta la chanson en toute innocence, s'en tenant à la lecture au premier degré, et fut horrifiée de découvrir ensuite qu'elle avait été manipulée.

En 1968, France Gall était longuement interviewée par l’éditeur Philippe Constantin : — Philippe Constantin : Le problème de l’interprète est important. Les Sucettes par Gainsbourg, se sera forcément moins bon que par France Gall. Le message sera transmis par un érotomane notoire et le décalage saisissant entre la blonde innocence de l’interprète et le contenu de la chanson disparaissant, le résultat sera plus anodin. Comme disait Klossowski, Sade ne serait plus Sade s’il avait utilisé le langage de Bossuet dans ses descriptions.
— France Gall : Je l’ai enregistrée très, très, très innocemment. Contrairement à ce qu’on a pu dire. Je suis partie au Japon pendant que le disque sortait à Paris. Les programmateurs de radio ont hurlé : « Elle est complètement folle, elle va se ridiculiser ». Moi, je n’en savais rien. Et quand je suis revenue, je n’osais plus sortir de chez moi. Je n’osais plus faire de radio, plus de télé.
— Philippe Constantin : Vous voulez dire que vous n’aviez aucune idée du contenu réel de cette chanson ?
— France Gall : Absolument, oui. Mon impresario, le coquin, le savait très bien. Mais il n’en a jamais rien dit. De toute façon, le public l’a prise lui aussi comme une chanson pour enfant.
— Philippe Constantin : Mais maintenant que vous savez, comment la chantez-vous ?
— France Gall : Mais exactement pareil, sans changer quoi que ce soit à mes intonations. Les mêmes mimiques, ce que je fais avec mes yeux… maintenant je sais… bon, d’accord.

Pour entretenir la légende et le côté sulfureux de l’affaire, Serge Gainsbourg se plaisait à raconter l’histoire suivante. Un journaliste aurait demandé à France :

« Pourquoi ne chantez-vous plus Les Sucettes ? »

Elle aurait répondu ce que Gainsbourg qualifiait de « mot admirable » :

« Ce n’est plus de mon âge ».

Or, dans l’émission À vos souhaits de France Inter du 30 mars 1976, voici question et réponse authentiques enregistrées :

« Que pense France de ses anciens succès, tels que Charlemagne ou Les Sucettes ? »
« Ce n’est plus de mon âge, Charlemagne, en tout cas. »

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7 janvier 2004

Serge Gainsbourg - aux enfants de la chance



Aux enfants de la chance
Qui n'ont jamais connu les transes
Des shoots et du shit
Je dirai en substance
Ceci

Touchez pas à la poussière d'ange
Angel dust en
Shoot ou en shit
Zéro héro à l'infini

Je dis dites-leur et dis-leur
De casser la gueule aux dealers
Qui dans l'ombre attendent leur
Heure
L'hor
Reur
D'min
Nuit

Aux enfants de la chance
Qui n'ont jamais connu les transes
Des shoots et du shit
Je dirai en substance
Ceci

Ne commettez pas d'imprudences
Surtout n'ayez pas l'imprudence
De vous faire foutre en l'air avant l'heure dite
Comme Samantha
Edith
Et dites

Je dis dites-leur et dis-leur
De casser la gueule aux dealers
Qui dans l'ombre attendent leur
Heure
L'hor
Reur
D'min
Nuit

Aux enfants de la chance
Qui n'ont jamais connu les transes
Des shoots et du shit
Je dirai en substance
Ceci

N'approchez pas le magic mushroom
N'essayez surtout pas le free base
Car c'est lui qui vous baise
C'est celui qui vous baise
A l'aise

Je dis dites-leur et dis-leur
De casser la gueule aux dealers
Qui dans l'ombre attendent leur
Heure
L'hor
Reur
D'min
Nuit

Aux enfants de la chance
Qui n'ont jamais connu les transes
Des shoots et du shit
Je dirai en substance
Ceci

Touchez pas au dragon chasing
Chasse au dragon
Qui se prend en shoot ou en shit
Zéro héro à l'infini

Je dis dites-leur et dis-leur
De casser la gueule aux dealers
Qui dans l'ombre attendent leur
Heure
L'hor
Reur
D'min
Nuit

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14 juillet 2001

Serge Gainsbourg - Ballade de Melody Nelson



Ça c'est l'histoire
De Melody Nelson
Qu'à part moi-même personne
N'a jamais pris dans ses bras
Ça vous étonne
Mais c'est comme ça

Elle avait de l'amour
Pauvre Melody Nelson
Ouais, elle en avait des tonnes
Mais ses jours étaient comptés
Quatorze automnes
Et quinze étés

Un petit animal
Que cette Melody Nelson
Une adorable garçonne
Et si délicieuse enfant
Que je n'ai con-
Nue qu'un instant.

Oh ! Ma Melody
Ma Melody Nelson
Aimable petite conne
Tu étais la condition
Sine qua non
De ma raison

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